Le château du Chatelard
Construit au cours des XIVe et XVIIe siècles, inscrit partiellement au titre des monuments historiques par arrêté du 30 janvier 1989. Les éléments protégés sont les façades et les toitures du corps de logis ; à l’exception du bâtiment nord, des vestiges de l’enceinte, du pavillon d’entrée et de la grange.
Construit à l’emplacement d’un ancien oppidum, il est dénommé « Domus Fortis Cappela de Castellario » au XVe siècle.[
Sa présence sur un éperon rocheux dominant l vallée qui rejoint celle de l’Hien à laTaillanderie, et encadré de deux profondes combes, souligne son rôle défensif d’origine. Cette situation en hauteur justifie son appelation « Chatelard » qui veut dire « château sur un hauteur ».
Propriété d’une personne privée, le château est fermé au public.
Le Pont Sainte Marguerite
Niché au cœur des bois du Châtelard, un petit pont de pierre chargé d’histoire est régulièrement traversé par les randonneurs : il s’agit du pont Sainte-Marguerite.
UN PASSAGE UTILE
Mitoyen aux deux communes, ce pont est une frontière naturelle, surmontant la modeste rivière Bier qui s’écoule paisiblement sous ce passage.
Autrefois, c’est-à-dire jusqu’au milieu du XIXe siècle, la route ralliant La Tour du-Pin à Montagnieu passait par le Chatelard, la maison forte locale. En réalité, il s’agissait plutôt d’un chemin, qui empruntait la Chevrotière, montait à Sainte-Blandine en longeant le champ de course et rejoignait les bois du Chatelard après être passé le long de l’étang Malin.
Il faut se figurer qu’à l’époque, dans notre pays, les déplacements étaient chaotiques ; Il n’y avait que quelques grandes routes : le service des Ponts et Chaussées a été créé en 1716 mais les routes n’étaient revêtues que d’une couche de pierres. Par exemple, il fallait 55 heures de diligence pour rejoindre Paris !
Entre les villages de campagne, il y avait des chemins, plus ou moins en bon état, des gués pour traverser les rivières ou des ponts comme celui dont il est question ici.
Les versions divergent sur ses origines, l’hypothèse la plus probable, et la plus poétique : ce pont est un hommage à Marguerite Seigle, épouse de Joseph Mion.
AU CHATELARD
Né en 1777, Joseph Mion s’était trouvé enrôlé dans les armées napoléoniennes, qui lui avaient fait voir du pays, avant de rentrer en 1803 pour le décès de son père. Il avait sept frères et sœurs. Il épousa Marguerite Seigle, la fille du fermier du Chatelard, née en 1781. Puis le jeune couple s’installa en 1813 à Montagnieu.
C’était alors un village composé de nombreux hameaux épars, sur un relief très escarpé, d’où son nom : « montagne-eux ». Au XVIIe siècle, quelques hameaux avaient été soustraits pour compléter les futures communes de Doissin et Saint-Victor de Cessieu. Montagnieu était donc à l’époque un village important, avec quelque 1300 habitants.
Une quarantaine de fermes, confiées à des exploitants, dépendaient du Chatelard. Ceux-ci venaient déposer à la grange du château des redevances en nature (fermages et autres) à certaines époques de l’année.
En tant qu’intendant, Joseph Mion avait la charge de veiller sur cette activité pour le compte du marquis de Murinais. Il était donc considéré comme un personnage assez important. D’abord conseiller municipal, Joseph Mion devint maire de Montagnieu en 1837 et le demeura jusqu’à son décès en 1861.
TERRES DE LÉGENDES
Marguerite Seigle était une femme simple, moins instruite que son mari et très pieuse. Charitable, elle prêtait de l’argent un peu à perte. Le dernier marquis de Murinais et sa sœur lui étaient très attachés, ils laisseront des marques de leur amitié en lui donnant quelques meubles. Quant au pont, il aurait été construit à l’initiative de Joseph Mion, pour améliorer l’accès au Chatelard en bénéficiant des subsides du marquis. Une modeste pierre en rappelle l’origine avec l’inscription, pratiquement illisible aujourd’hui : « Pont / Sainte-Marguerite / Madame Mion / 1834 ».
Les 3 têtes
Selon la légende, trois voyageurs chargés d’or auraient été dépouillés dans les bois du Chatelard, tués et enterrés debout. Il en reste trois trous, et même lorsqu’on les rebouche, ils finissent toujours par se reformer !
On racontait aussi aux enfants qu’il y avait au Chatelard des souterrains fantômes…
Mais plutôt que se faire peur, mieux vaut enfiler ses chaussures de randonnée et se promener dans les bois, passer par le pont Sainte-Marguerite et rêver dans un cadre bucolique !
Le cadran solaire
Le cadran solaire installé sur une colonne porteuse, anciennement situé dans le jeu de boules qui fut l’ancien jardin du presbytère de Montagnieu, a été construit par Monsieur l’Abbé Bernard Kart (1875-1950), curé de Montagnieu, aidé par Monsieur Joseph Chevallier.
De la première page de calcul jusqu’à l’inauguration, on dit que huit mois de travail assidu ont été nécessaires pour venir à bout de l’œuvre entreprise, mais le résultat est à la mesure des efforts déployés.
Ce cadran est, tout ensemble, un instrument géographique et gnomonique. Il comporte :
a) 8 cadrans solaires verticaux
b) 1 cadran solaire horizontal
c) 1 cadran équatorial, double face
d) 1 cadran polaire
e) 1 cadran solaire équatorial universel, équipé d’une alidade à lentille
f) 1 table d’orientation indiquant l’azimut et la distance de 153 villes ou lieux du monde entier.
Pour sa part, le cadran à alidade porte, gravés sur son plateau de cuivre, les noms de 151 capitales d’Etats et les noms d’une centaine d’Etats dont 85 seulement restent identifiables sans hésitation ; les autres sont très effacés.
Les trois cadrans : b), c), d), sont solidaires et basculent autour d’un axe horizontal ; ce mouvement révèle l’envers du cadran polaire qui est un horizontal. A la différence des autres organes du cadran qui sont en cuivre, la plaquette de l’horizontal réversible en polaire est en zinc.
Il vient d’être rénové afin de pouvoir à nouveau être exposé à la vue de tous.
Pour plus d’information sur le cadran cliquez ici